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Chapitre XII (Rating M)

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Message  Sniezde (admin) Mar 21 Aoû - 12:49

AUTEURS : Fabu-Louis


Chapitre XII
"­Well, I put up a good fight / But your words cut like knives / And I'm tired / As you break my heart again this time"



Malgré le manque évident de préparation, cette tournée fut certainement la plus grandiose qu'ils n'aient jamais vécue. L'enchaînement des concerts, les interviews, les talk-shows, les démonstrations de leurs fans, tout était spectaculaire, tout était meilleur que tout ce qu'ils avaient pu faire jusque là. Louis rayonnait chaque jour un peu plus. Il adorait monter sur scène et partager avec leur public les quelques titres inédits qu'il avait écrit pour leur nouvel album. Le premier soir où cela se produisit, Paul devint totalement incontrôlable jusqu'à ce qu'il reçoive un coup de téléphone des producteurs, le félicitant pour cette idée marketing des plus réussies. Le retentissement médiatique de ces chansons dévoilées fut mondiale, et les réseaux sociaux s'emballèrent. Les estimations quant aux ventes de l'album à venir avaient littéralement explosé. Ils réalisèrent même quelques collaborations inattendues lors des concerts, créant presque l'émeute dans les rares salles où ils passaient. Au bout de quelques jours seulement, pas une seule place disponible ne restait dans tout le pays. Leur nom était partout, ils étaient partout, et ils adoraient ça.

Toute l'équipe était exceptionnelle, des coiffeurs jusqu'aux ingé son, en passant par les maquilleurs et la sécurité. Tout fonctionnait à merveille, et ils en venaient même à partager des moments de véritable convivialité avec les membres du staff. Harry s'entendait particulièrement bien avec l'un des stagiaires qui les accompagnaient. Jackson avait dix-huit ans, et de grands yeux verts magnifiques. Il avait des rêves plein la tête qu'il racontait à Harry chaque soir, lorsqu'ils se retrouvaient tous en backstage. S'il avait espéré un instant rendre Louis jaloux ne serait-ce que quelques secondes, l'indifférence de son ami l'avait depuis bien longtemps fait déchanté. Il se contentait d'apprécier les rares moments d'intimité qu'ils partageaient encore. Certains soirs, il avait même repoussé Louis, par pur esprit de vengeance pour les fois où il se refusait à lui. Mais chaque fois qu'ils faisaient l'amour, ses sentiments reprenaient le dessus et lui faisait oublier toutes les souffrances. Ses conversations avec Jackson étaient un échappatoire précieux et il oubliait Louis et ses caprices pendant quelques heures. Une fois seulement, Harry fit une crise de jalousie quand Louis apparut en première page d'un magazine, ses lèvres vissées à celles d'un quelconque anonyme. Un paparazzi était entré pendant l'une de leurs soirées. Harry avait disparu avec Jackson et n'avait rien vu venir. Louis était comme ça, et il le lui fit remarquer. Ils n'étaient pas ensemble et pouvaient bien s'amuser de temps à autres. Il ne lui disait rien, lui, quand il partait au bras de son ingé-son stagiaire pour ne revenir que des heures plus tard. Harry s'était justifié en arguant le fait qu'aucune photo compromettante n'en était jamais ressortie, et Louis n'avait rien trouvé de plus intelligent que d'ironiser, avançant le fait qu'ils savaient probablement mieux se cacher que lui. Ils n'étaient plus jamais revenus sur le sujet.

La tournée avait commencé depuis deux semaines lorsque Liam vint le trouver juste après le déjeuner. Il lui proposa une ballade qui lui parut suspecte, mais il accepta, laissant Louis bronzer au bord de la piscine. Ils étaient à Los Angeles pour trois jours et n'avaient rien de prévu avant le lendemain. Liam prétexta vouloir profiter de la plage et ils se dirigèrent vers Venice Beach et enlevèrent leurs chaussures pour marcher dans le sable. Le temps était plus qu'agréable pour un mois d'octobre.

"C'est top, ici.
- Plutôt, oui...
- J'aimerais qu'il fasse aussi beau à Londres à cette époque de l'année.
- Ouais...
- C'est super agréable.
- Hu-hum.
- Ça va, Harry ?
- Viens en aux faits, Liam, qu'est ce que tu veux ?
- Juste... discuter un peu.
- Je te connais. Quand tu "discutes un peu", c'est toujours du sérieux.
- Je veux juste savoir comment ça va avec Louis.
- Y'a pas grand chose à dire.
- Je trouve que si, pourtant. Vous en êtes où ?
- Toujours au même point.
- Et Jackson ?
- Quoi, Jackson ? Qu'est ce qu'il vient faire là-dedans ?
- Tu lui plais. Et il te plait aussi.
- Je...
- Ne dis pas le contraire. Je t'ai vu le regarder, et même si tu restes... enfin tu vois, par rapport à Louis, ça ne t'empêche pas de l'apprécier énormément.
- Je vois pas de quoi tu veux parler.
- Je veux juste que tu réalises que toi aussi tu as le droit de vivre ta vie. Okay, t'es amoureux de Louis, je pense qu'on est tous au courant, mais regarde comme il se comporte avec toi... Je l'adore, tu le sais très bien. Mais si j'étais tout à fait honnête, je n'aime pas sa façon d'agir avec toi. Tu mérites d'être heureux, Hazz."

Le regard de Harry se perdit dans les vagues qui venaient mourir à leurs pieds. Il savait que Liam avait raison. Il avait envie de quelque chose avec Jackson, peut-être rien d'exceptionnel, peut-être juste prendre du plaisir avec quelqu'un qui ne soit qu'à lui, pour une fois. Il savait que malgré ses extravagances, Louis tenait à lui, mais il le lui montrait de plus en plus rarement. Il avait besoin d'un changement, et il le trouverait peut-être en la personne de Jackson. Il se leva et aida Liam à se mettre sur ses pieds. En silence, ils rejoignirent l'hôtel et les garçons. Louis était toujours à se faire dorer sur son transat. Cela l'exaspéra. Il monta dans leur chambre et prit son téléphone. Il tenta d'appeler Jackson, une fois, puis deux. Le garçon ne répondit pas. Il se sentit profondément seul. Il n'avait pas envie de demander à Louis de le rejoindre. Il détestait la faiblesse qu'il ressentait chaque fois qu'il cherchait à attirer son attention. La porte s'ouvrit.

"Salut, beauté.
- Hey...
- Tu es particulièrement séduisant aujourd'hui..."

Il se sentit fier. Putain, comme il s'en voulait. Il tourna la tête et jeta un regard à Louis. Il était magnifique, son torse dénudé et déjà doré par le soleil californien. Il l'attirait comme un aimant. Il se dit que c'était un signe, qu'il ne devait pas tenter sa chance avec Jackson puisque Louis était là, à présent, et qu'il voulait de lui. Ils firent l'amour, la lumière filtrant à travers les rideaux tirés caressant leurs peaux. Louis n'avait jamais été aussi beau et Harry regretta une fois de plus que tout fut si compliqué. Il aurait voulu montrer au monde qu'il était à lui. Rien qu'à lui. Offert ainsi entre ses bras, il n'y avait rien de si évident. Comment Louis pouvait-il s'entêter à penser le contraire ? Que devait-il faire pour lui faire comprendre qu'il n'était rien sans lui ? Il lui donnait tout, et cela ne suffisait encore pas. Il se demanda s'il changerait un jour. Il avait toujours été persuadé qu'il finirait par reconnaître qu'il était amoureux de lui, qu'ils devaient être ensemble, et rien d'autre. Il doutait à présent. Liam avait ébranlé sa confiance. Toutes ses convictions s'évanouissaient les unes après les autres. Il se sentait perdu. Et déçu. Il retourna Louis et entra en lui sans ménagement. Il le détestait, il voulait le forcer à se rendre à l'évidence. Louis cria sous ses coups de reins, il mordait l'oreiller, les jointures de ses doigts blanchies à trop serrer les draps. Il avait presque mal, il sentait quelque chose de nouveau dans les gestes de Harry. Ou peut-être quelque chose en moins. Une tendresse disparue, une douceur évanouie. Il ne dit rien. Il redoutait la réponse que Harry lui donnerait s'il posait la question. Il ne voulait pas entendre les mots qu'il avait à lui dire. Il acceptait cette violence. Comment pouvait-il lui en vouloir ?

Lorsque Harry jouit, il ne prit pas la peine de rendre son plaisir à Louis, ni même de s'étendre à ses côtés. Il se rhabilla en vitesse et quitta la pièce, laissant son ami dans le doute le plus total. Il regrettait. Probablement pour la première fois depuis tout ce temps, il regrettait d'avoir couché avec Louis. Il était furieux contre lui-même et avait besoin de se rafraîchir les idées. Il retirait ses vêtements au fur à mesure qu'il s'approchait de la piscine et les jeta à la figure de Niall qui bronzait là avant de plonger. Il resta sous l'eau fraîche jusqu'à ce que ses poumons le brûlent. Il sortit finalement la tête de l'eau et s'appuya sur le bord de pierre brûlant. Il tentait de retrouver sa respiration quand il aperçu Louis qui redescendait à son tour, la mine contrariée. Il s'allongea aux côtés de Niall sans lui jeter un regard et Harry sentit son sang bouillir dans ses veines. Il aurait voulu que son ami le rejoigne, lui demande s'il allait bien, qu'il s'excuse même de le pousser à agir comme ça. Parce que c'était bel et bien de la faute de Louis. Il n'était pas un garçon violent, il n'était pas quelqu'un de méchant, il se laissait juste diriger par la frustration. Il aurait voulu hurler à Louis qu'il lui devait des explications, des excuses. Il plongea a nouveau pour ne pas entendre son ami rire avec Niall. Qu'est-ce que ça faisait mal. Il s'était laissé piéger, enfermer dans cette relation qui ne lui convenait pas mais ne supportait pas de savoir Louis ne serait-ce que riant avec une autre personne. Il avait l'impression que son cœur menaçait d'exploser. Il avait facilement accepter que l'amour soit à sens unique mais cette souffrance devait être la leur. C'était trop, la jalousie le rendait fou, il ne se contrôlait plus, ne se reconnaissait plus et il n'arrivait pas à concevoir que Louis reste aussi indifférent à sa douleur. Et pourtant quand il lui faisait mal, ou du moins essayait comme il venait de le faire, il s'en voulait toujours plus. Ces sentiments contradictoires qui se bousculaient en lui menaçait de le faire imploser. Il ressorti de l'eau et quitta le bord de la piscine pour rejoindre ses amis. Il poussa Niall de son transat pour s'installer à côté de Louis qui ne cilla même pas. Ce qu'il pouvait être agaçant. Un véritable mur se dressait devant Harry, un mur lisse et infranchissable. Louis lui paraissait inaccessible. Niall ronchonna et s'installa sur une chaise à côté des garçons.

"Elle est bonne ?
- Qui ? Ta mère ?
- Non, l'eau débile.
- Elle est... apaisante.
- Oh ?
- Oui, tu sais, quand tu as envie de tout casser et tout ça, tu te sens incroyablement mieux après."

Niall assistait à leur échange d'amabilité sans trop comprendre ce qui se passait entre les deux amis.

"Je... Je vais aller faire un tour moi.
- Non, reste Niall, j'ai envie de passer du temps avec toi."

Harry grinça des dents. Comment faisait-il pour trouver les mots exacts qui le touchent au plus profond ? Chaque syllabe était une lame qui transperçait ses côtes.

"Oui reste, Niall, on a envie de profiter de toi."

Le jeune homme les regarda tour à tour et secoua la tête. Il n'avait aucune envie de se retrouver au milieu de leurs histoires et préférait encore s'enfermer dans sa chambre malgré le soleil. Il ne comprenait pas Harry et Louis. Pour lui, l'amour était une chose simple : soit on était ensemble, soit on ne l'était pas, il n'y avait pas d'entre deux. Il trouvait leur relation presque malsaine et s'il se gardait bien de leur faire remarquer, il n'avait aucune envie de se retrouver l'arbitre de leurs joutes oratoires. Il balaya leurs supplications hypocrites d'un geste de la main et tourna les talons. Harry et Louis gardèrent le silence un instant.

"T'es fier de toi ?
- Moi ? C'est toi qui l'a fait fuir !
- Oh pitié Harry, arrête, tu as vu la façon dont tu lui as parlé ?
- C'est ça, c'est moi, si ça peut te faire plaisir. Et d'ailleurs c'est moi aussi qui saute sur tout ce qui bouge et finit en première page des magazines people.
- Pourquoi tu agis comme ça ? On a déjà parlé de ça, je croyais que c'était réglé.
- Bien sur Louis, les choses se règlent toujours avec une facilité incroyable dans ton petit monde fermé.
- Je peux pas croire que tu m'agresses comme ça alors qu'on vient de faire l'amour.
- Tu trouves vraiment qu'on a fait l'amour Louis ?
- À qui la faute ? Depuis quand t'es le genre de mec à tirer ton coup et à te casser sans dire un mot ?
- Depuis que te toucher me donne la nausée."

Louis accusa le coup. Ses yeux se remplirent de larmes instantanément. Harry regretta ses paroles immédiatement, mais quand il tenta de retenir Louis, ce dernier dégagea violemment.

"Va te faire foutre Harry ! Me touche pas ! J'arrive pas à croire ce que tu viens de me dire. Comment tu peux me dire un truc pareil ? À moi ?"

Ses joues étaient baignées de larmes et tous les regards étaient sur eux à présent. Louis s'en moquait totalement, il avait perdu toute notion du monde autour de lui. Quand Zayn passa ses bras autour de ses épaules, il sursauta et le repoussa sans réfléchir.

"Lou, c'est moi. Viens, reste pas là, on rentre."

Louis se lassa guider et Harry reçu le regard accusateur de Zayn de plein fouet. Il haussa les épaules en tentant d'indiquer à son ami qu'il n'y était pour rien. Enfin, presque. Mais son ami secoua la tête et attira Louis à l'intérieur de l'hôtel. Harry en avait plus qu'assez. Les choses commençaient sévèrement à déraper. Peut-être que Liam avait raison, il lui fallait quelque chose de nouveau. Il fallait qu'il arrête.

Zayn accompagna Louis jusqu'à sa chambre. Le garçon ne pleurait plus, il éructait.

"Quel con putain ! J'en reviens pas ! Me dire un truc pareil ! À moi ?! Il se prend pour qui cet abruti. Mais casse-toi si je te dégoûte, je t'ai rien demandé Harry Styles !
- Louis, calme-toi.
- Non j'ai pas envie de me calmer ! C'est qu'un connard, ce type. Il vient de me baiser comme si je n'étais rien pour lui.
- J'ai pas envie de savoir ça Lou.
- Mais j'm'en fous, de ce que tu as envie de savoir ou pas, je t'expose des faits merde ! Il m'a baisé et il m'a basé comme si j'étais la dernière des putes !
- Ça va un peu loin là....
- Zayn, il vient de me dire qu'il avait la nausée en me touchant.
- Aouch.
- Je vais lui arracher les yeux à ce connard !"

Louis se dirigea vers la porte, dans l'intention certaine d'en découdre avec Harry. Zayn le ceintura et l'écarta de la sortie.

"Ça suffit maintenant, Roméo et Juliette. Vous allez vous calmer tout de suite, tous les deux ! Ça devient franchement lourd vos histoires. Si seulement vous pouviez vous contenter d'être amoureux et de calmer un peu vos ardeurs. Niall est complétement traumatisé ! Vous jouez à quoi sans déconner ?
- C'est de sa faute, Zayn, il ne sait pas se contrôler !
- T'as pas l'impression d'abuser un peu ? Tu lui demande d'accepter le fait que tu n'es avec lui que quand tu en as envie. Ça doit pas être si évident pour lui non plus.
- J'ai été clair depuis le début, il savait dans quoi il s'engageait.
- C'est plus facile à dire qu'à faire Lou... Tu sais comme moi qu'une telle situation n'est jamais claire.
- J'en ai MARRE okay ? Vous me gonflez tous avec vos leçons de morale à la con ! J'me casse.
- Tu vas où ?
- Me prendre une cuite ! Réfléchis deux secondes crétin, qu'est-ce que tu veux que je fasse ?! Le seul truc qui me reste dans la vie c'est le cul et la musique, et encore, le cul est un peu remis en question là tout de suite ! Alors je vais me trouver un endroit TRANQUILLE pour ne plus voir vos tronches, c'est clair ?!"

Il saisit son sac, y fourra un calepin et quelques stylos et le passa à son épaule. Sans un regard pour Zayn, il quitta la pièce et claqua la porte derrière lui. Le choc fit trembler les cadres sur les murs et le jeune homme resta planté au milieu de la pièce, interdit. Louis et Harry s'étaient fichus dans un foutu merdier, et il en savait pas comment ils sortiraient de là. Rien ne prouvait que cette histoire finirait bien...

Louis marcha dans longues minutes sans avoir la moindre idée de l'endroit où le mèneraient ses pas. Il sentit la colère retomber avec regret. Il savait qu'il en avait besoin, pour tenir encore, quelques mètres de plus, juste encore un peu. Mais à présent, il se sentait dévasté. La nausée. Il donnait la nausée à Harry. Qu'est ce qui pouvait être pire que ça ? Les sanglots le secouaient, il voyait à peine le paysage autour de lui. Il était ravagé. Comment aurait-il pu avouer à Harry qu'il n'avait jamais plus souffert qu'à cet instant, qu'il ne lui avait jamais été donné d'entendre une chose aussi violente et destructrice à son propos. De la part de Harry, de celui en qui il avait une totale confiance. Que devait-il faire ? Devait-il enfin assumer les sentiments qu'il éprouvait pour lui, confesser ses pensées les plus profondes pour ne pas prendre le risque de perdre Harry ? Mais peut-être était-ce trop tard... il avait réussi à le dégoûter de lui, de son corps, il avait réussi à éloigner le plus précieux ami qu'il ait jamais eu. Il s'en voulait d'avoir été si obstiné, d'avoir profité du confort que lui offrait cette situation sans jamais ciller face aux angoisses de Harry. Il n'était pas idiot, il avait bien eu conscience de sa souffrance. Il s'était juste contenté de l'ignorer, pour ne pas avoir à souffrir à son tour, pour ne prendre que le bon.

L'avenue qu'il parcourait était immense, et il se sentait à nu au milieu de tous ces gens. Il bifurqua lorsqu'il repéra une petite rue. L'endroit était sale, des poubelles vomissant un trop-plein de déchets sur le sol inégal. Il s'assit entre deux poteaux de ligne à haute tension et appuya son front contre ses genoux. Qu'est ce qu'il devait faire maintenant ? Tenter de récupérer Harry, ou laisser les choses se faire au risque de le perdre définitivement... ?

Harry attendit Louis jusque tard dans la nuit. Il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter, malgré la rancœur qu'il éprouvait à son égard. Il avait passé le reste de l'après-midi à chercher un moyen de mettre ses pensées au clair. Bien sûr, il s'en voulait d'avoir été si dur avec lui, mais ne l'avait-il pas cherché ? N'avait-il pas provoqué tout ça ? Il espérait pouvoir s'expliquer plus calmement avec lui le soir, mais lorsque le réveil afficha 23h passées, il commença à douter. Où pouvait-il bien être ? Il espérait qu'il n'avait pas cédé à ses démons et tenta de contenir ses angoisses, qui grandissaient en lui à une allure effrayante. Il était recroquevillé sous les couvertures, les yeux grands ouverts dans le noir profond de la chambre. Il ne savait plus quoi faire. Il ne pouvait pas le chercher dans toute la ville, il savait que ses chances de le retrouver étaient trop minces. Il avait tenté plusieurs fois de le joindre, en vain. Lorsque la porte s'ouvrit et qu'il entendit des pas s'aventurer à tâtons dans la pièce, il ferma immédiatement les yeux. Il voulait qu'il s'imagine qu'il s'était endormi sans même s'inquiéter. Il voulait qu'il croit qu'il s'en fichait, mais les tremblements de son corps menaçaient de le trahir. Lorsque le matelas s'affaissa sous le poids du corps de Louis, son cœur battait plus vite qu'il ne l'aurait voulu. Plusieurs minutes passèrent sans qu'un mouvement ne se fasse, puis Louis se tourna vers Harry et posa sa main sur son dos.

"Harry... tu dors ?"

La question était rhétorique. Il pouvait entendre la respiration saccadée de Harry. Il connaissait sa façon de dormir, il savait reconnaitre ce genre de détail.

"Harry, écoute... Je...
- Tais-toi.
- Harry, ne fais pas ça.
- Tais-toi, Louis. C'est beaucoup trop dur, tu vois. C'est devenu une torture, de te voir avec les autres, de te voir vivre, seulement ça, parce que tu n'es pas avec moi.
- Tu sais bien-
- Arrête. Je ne sais rien du tout. Et j'en ai marre de tes excuses. Tu m'imposes cette façon de penser, d'agir, de souffrir pour toi. Tu sais quoi ? C'est fini. J'en ai marre. À moi de t'imposer ce que je pense, et ce que je ressens. Chacun son tour, Louis. Moi aussi j'ai bien réfléchi. Je ne te dois rien, et je vais vivre ma vie moi aussi. Devine quoi, Jackson me plait. Plus que toi en ce moment.
- Je comprends.
- Non tu ne comprends pas. Tu ne comprends jamais rien Louis, tu es toujours dans ton petit monde, à t'imaginer que tu sais tout sur tout. De toute façon, je ne te demande pas de comprendre. Ça ne te regarde plus.
- Je sais. Harry, je veux seulement que tu me pardonnes. Je ne demanderai plus rien. Je te le jure. Je...
- Ca va, Louis, je m'en fous. N'essaies pas d'avoir le beau rôle. C'est trop tard.
- Hazz...
- Mais quoi encore ?
- Je te demande pardon. S'il te plaît, écoute-moi... J'ai été un idiot, je le sais. Je m'en veux. J'aurais jamais dû te faire subir ça. Je voulais te garder et maintenant, j'ai tout gâché.
- La ferme, Louis. J'en ai rien a carrer de tes états d'âme."

Louis retira sa main de la peau de son ami. Harry ferma les yeux et jura en silence. Il était encore allé trop loin. La peur qu'il avait ressenti lorsqu'il avait attendu Louis et le fait de le voir rentrer indemne l'avait vexé. Il en avait marre de toujours s'inquiéter pour rien. Louis était grand, il n'avait plus besoin d'être chaperonné ainsi. La frustration l'avait fait parler, mais au moins les choses étaient dites. Il remonta les couvertures jusqu'à ses épaules et s'éloigna un peu plus du corps de Louis. Il sentait toute son attention tendue vers lui. Il savait qu'il attendait quelque chose de sa part, un geste qui lui permette de s'avancer de nouveau, de briser la glace entre eux. Il pensa à ses yeux, à sa peau, à l'incroyable désordre de ses cheveux au réveil. Il soupira. Il l'aimait, impossible de le nier. Il avait beau essayer, il ne pouvait pas effacer ses sentiments. Ils étaient ancrés en lui, cramponnés à ses organes comme un virus destructeur. Il se tourna vers lui et sentit son souffle sur son torse.

"Je déteste te parler comme ça.
- Je sais. Je suppose que je le mérite...
- Oui, tu le mérites. Tu ne pourrais pas être simplement désagréable et repoussant ? Ça m'aiderait beaucoup."

Louis rit à ces paroles. Il réalisa à quel point il était douloureux de rire lorsqu'on était à ce point effrayé. Il essuya ses larmes et se rapprocha un peu plus de Harry.

"Est-ce que je te dégoûte vraiment ?
- Qu'est ce que tu en penses ?
- J'espérais que tu répondes non...
- Tu ne me dégoûtes pas. Tu éveilles en moi les pires et les meilleurs sentiments. Je ne sais pas si tu imagines comme c'est dur à supporter.
- Pardonne-moi...
- Ne t'excuse pas. Ça ne sert à rien."

Sur ces mots, à peine murmurés, il l'embrassa. Il voulait retrouver la beauté des étreintes qu'ils avaient partagé, au début. Il s'assit contre le mur et l'incita à le chevaucher. Il le caressa, encore, il colla ses lèvres contre son épiderme, encore, il le fit bouger sur lui, encore, et pendant un instant il se dit que rien n'avait changé. Il ne voulait pas que ça s'arrête, il aurait préféré mourir ainsi plutôt que le voir partir de nouveau. C'était pourtant ce qui allait se passer et ils en avaient conscience tous les deux. Le lendemain matin, Harry n'aurait plus envie de construire quelque chose avec Louis. Il repensait à ce que Liam lui avait dit et il savait qu'il ne pouvait pas oublier comme ça. Les excuses de Louis n'étaient pas suffisantes, il ne pouvait simplement pas les accepter. Il voulait lui faire comprendre tout ce qu'il avait subit, et s'il acceptait de fermer les yeux une fois de plus ce soir, c'était terminé. Un sanglot se coinça dans sa gorge, qu'il réprima avec peine. Demain matin, Louis ne serait qu'un ami. Peut-être moins que ça. Demain matin, il irait trouver Jackson et il panserait ses blessures. Demain matin, Louis et Harry n'existeraient plus. Mais avaient-ils jamais existé ? Louis enfouit son visage dans son cou, et il sentit des larmes couler le long de sa clavicule.
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