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Le reflet de tes yeux (rating M)

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Le reflet de tes yeux (rating M) Empty Le reflet de tes yeux (rating M)

Message  Sniezde (admin) Lun 20 Aoû - 17:44

Merci à l'auteur : Flower Of Fiction qui a écrit de nombreux autres o.s avec d'autres couples directionners Very Happy Je trouve cet o.s émouvant et beau


Le reflet de tes yeux



La Lune se reflétait doucement sur l'eau lisse de la piscine. Il faisait noir. Seul le reflet de la Lune émettait un peu de lumière. Un homme était assis là, sur le bord, et observait simplement le fond vert de la piscine. Un vert émeraude très beau. C'était étrange comme couleur pour une piscine, inhabituel mais magnifique. L'homme fit glisser ses doigts sur l'eau. Elle était fraîche. Il n'arrivait pas à détacher son regard de ce fond, de ce vert. Il lui rappelait tellement ses yeux.




Il les avait croisés un soir de novembre. Il n'avait pas fait beau ce jour-là. Le jeune homme avait encore passé sa journée chez lui, à ne rien faire. Il avait erré dans son appartement miteux et crasseux. Il vivait dans un coin malfamé remplis de dealeurs et de prostitués. Il restait terré dans sa chambre en fumant des joins. Il ne voyait personne, ne contactait personne. Il était seul, vraiment seul. Mais ce soir-là il avait eu marre de rester enfermé et avait décidé d'aller prendre l'air en ville. Il avait pris une douche rapide et changé de vêtements. Les siens puaient la drogue et l'alcool. Il s'était regardé dans le miroir de l'entrée. Il était encore plus pâle que d'habitude, ses cheveux bruns renforçaient le contraste entre sa peau blanche et ses cernes violettes. Il ne dormait plus. Il arrêta d'observer son reflet maladif et sortit précipitamment de chez lui.

Il avait marché pendant une bonne heure en observant les étoiles. Puis il avait aperçu un petit bar et avait décidé d'y entrer. C'était un petit endroit plutôt sympa. Cela le changeait complètement de chez lui. Il s'était posé au bar et avait commandé un cocktail qui n'était pas sur la carte. Le serveur l'avait regardé bizarrement. Il était blond, pas vraiment grand et ressemblait à un enfant, avec de grands yeux bleus. Le jeune homme s'apprêtait à se corriger mais il n'eut pas le temps.

« Je pense que ce jeune homme est fatigué Niall, sers nous plutôt deux bières s'il te plaît »

Le brun retourna sa tête rapidement et regarda la personne qui avait parlé. Sa respiration se coupa, son corps se paralysa. Il ne put détacher son regard de la personne. C'était un jeune homme. Il devait à peu près avoir le même âge que lui, paraissant un peu plus jeune. Ses cheveux bruns étaient bouclés, très bouclés. Il était assez grand et on pouvait discerner de fins muscles sous sa chemise blanche. Il portait un jeans noir et des converses blanches. Il était simple mais le jeune homme le trouva anormalement attirant. Il n'avait jamais ressenti ça en présence d'un homme et cette pensée le gêna. Il leva alors sa tête et croisa son regard. Deux prunelles d'un vert magnifique le fixaient. Il n'avait jamais rien vu d'aussi beau de sa vie, d'aussi pur.

Il était enfermé dans sa contemplation mais la voix du bouclé le ramena à la réalité.

« Bah alors, on a perdu sa langue ? »

Le jeune homme bafouilla quelque chose et le bouclé ria. Même son rire était beau. Mais qu'est ce qui lui arrivait ? Il voulut sortir de l'argent de sa poche pour payer les consommations mais il le devança.

« Mets ça sur mon compte Niall, c'est moi qui offre ce soir. Au fait comment tu t'appelles ? » demanda-t-il simplement.

Le brun mit quelques secondes avant de répondre.

« Louis » souffla-t-il rapidement.

« Tiens donc ça fait vraiment français comme prénom. Tu m'as l'air bien timide ! Moi c'est Harry. Enchanté de faire ta connaissance Louis. Ne bouge pas d'ici je reviens dans quelques instants. » répliqua-t-il.

Il n'eut pas le temps de répondre qu'il filait déjà. Il le suivit des yeux et vit qu'il s'installait sur la petite scène située au fond du bar. Sur cette scène trônait un piano blanc. Harry s'assit sur le siège et empoigna le micro.

« Bonsoir tout le monde ! » dit-il.

Les gens s'étaient retournés et lui avaient répondu avec chaleur. Harry sourit au public

« Ce soir, comme tous les soirs, je vais vous interpréter une chanson. Je pense que vous connaissez tous Elton John ? »

Le public acquiesça et il continua :

« La chanson s'appelle Your Song. Je tiens à la dédier à une personne que je viens de rencontrer ce soir. Louis c'est pour toi. »

Le brun s'étrangla en entendant son nom et fixa le jeune homme d'un œil paniqué. Quand Harry lui fit un signe de main il ne put répondre que faiblement. Les gens se retournaient vers lui. Mince, il détestait se faire remarquer.

Le serveur lui sourit et lui glissa quelques mots.

« Tu vas voir il est surprenant ! Tu es un chanceux toi. C'est la première fois qu'il fait ça. »

Le dénommé Niall sourit gentiment au garçon. Louis déglutit difficilement et se concentra à nouveau sur la scène. Harry fit glisser ses doigts sur les touches blanches et commença à jouer. Le brun ne connaissait pas vraiment la chanson mais se laissa emporter par les notes et la voix du bouclé.

It's a little bit funny, this feeling inside
I'm not one of those who can easily hide
I don't have much money, but boy if I did
I'd buy a big house where we both could live


Il ne pouvait plus le quitter des yeux. Sa voix était juste magnifique. La musique emplissait toute la salle et plus personne ne parlait. Les serveurs aussi s'étaient arrêtés. Tout le monde observait ce jeune homme. Il dégageait quelque chose de lui. Quelque chose d'impressionnant.

So excuse me forgetting, but these things I do
See I've forgotten if they're green or they're blue
Anyway the thing is what I really mean
Yours are the sweetest eyes I've ever seen
Il prononça cette dernière phrase en regardant Louis fixement dans les yeux et il sentit un frisson le parcourir. Ce n'était vraiment pas normal

And you can tell everybody this is your song
It may be quite simple, but now that it's done
I hope you don't mind, I hope you don't mind that I put down in words
How wonderful life is now you're in the world

If I was a sculptor, but then again no
Or a girl who makes potions in a traveling show
I know it's not much, but it's the best I can do
My gift is my song, and this one's for you

And you can tell everybody this is your song
It may be quite simple, but now that it's done
I hope you don't mind, I hope you don't mind that I put down in words
How wonderful life is now you're in the world

Un tonnerre d'applaudissements se fit entendre dès qu'il eut terminé la chanson. Harry se leva et salua la salle. Il quitta alors celle-ci et alla dans les coulisses pour se changer.
Louis n'avait toujours pas bougé de sa chaise. Il essayait de se remémorer cet instant. Il gravait les paroles dans sa mémoire. Il avait ressenti quelque chose en l'écoutant chanter, quelque chose de nouveau. Il le vit réapparaître après un moment, il avait enfilé un pull en laine. Il devait avoir froid. Le bouclé lui sourit en s'approchant. Il remercia Niall qui lui tendait un verre. Louis ne le lâchait pas du regard.

« Alors ça t'as plût ? » demanda-t-il en le regardant à son tour.

Mais aucun mot ne put sortir de la bouche du brun. Harry continuait à sourire.

« Ah je pense que oui vu ton air. Je dois filer Louis mais j'aimerai vraiment te revoir. Passe demain soir je serai encore là »

Il l'embrassa rapidement sur la joue et s'en alla. Le brun n'eut même pas le temps de réagir, il était déjà parti, aussi vite qu'il était arrivé. Louis resta encore un moment et s'en alla tard dans la soirée. Quand il rentra chez lui il alla se mettre dans son lit. Il alluma un joint et observa le plafond pendant de longues minutes. Pourquoi ce garçon s'intéressait à lui ? Il était banal, pas intéressant. Il était le contraire de lui. Le bouclé débordait de vie cela se voyait, lui pas du tout. Il était démoli de l'intérieur, complètement détruit. La vie n'avait pas était tendre avec lui. Son histoire était sombre. Il était né dans un environnement triste, fade. Son père n'avait jamais pu se remettre de la mort de son frère jumeau et avait sombré dans la dépression. Le seul rayon de soleil du petit garçon avait été sa mère. Elle l'avait aimé comme pas permis, lui avait procuré du bonheur et de l'affection. Mais elle était décédée quelques années plus tard d'une grave maladie. Le père de Louis ne l'avait pas supporté et s'était suicidé. Le jeune homme avait hérité de la fortune de sa famille à 21. Il avait échoué dans ses études et avait peu à peu sombré dans la drogue. Personne n'avait été là pour le relever. Il avait gaspillé son argent en achetant ses doses. Il n'y avait rien de plus puissant et libérateur que la drogue à ses yeux. Il avait succombé à ce puissant pouvoir d'emprisonnement, d'enivrement. Louis avait trouvé un petit appartement dans un endroit insalubre mais il s'en moquait, il se moquait de tout à vrai dire. Il se laissait dépérir petit à petit. Le brun ne comprenait pas pourquoi Harry l'avait remarqué. Mais il comptait bien le revoir à nouveau. Louis ne savait pas pourquoi mais il était vraiment attiré par lui, c'était la première fois qu'il avait autant envie de connaître quelqu'un, lui qui se fichait de tout auparavant. Il s'endormit en pensant au bouclé.


Le lendemain soir il était retourné au bar après n'avoir rien fait de sa journée. Il l'avait à nouveau vu et Harry avait était très contente de sa présence. Louis était alors le voir tous les soirs pendant trois mois. Il l'avait écouté chanter pendant trois mois, ne se lassant pas de sa voix rauque. Ils avaient progressivement appris à se connaître. Il s'appelait donc Harry Styles et avait 19. Il allait à l'université et était plutôt brillant. Cependant il venait d'une famille plutôt modeste et même si celle-ci l'aidait du maximum qu'elle pouvait, il devait travailler pour payer son logement et une partie de ses études. Il aimait beaucoup la musique alors il s'était trouvé un petit boulot dans ce bar et grâce à son talent de chanteur qui attirait des clients, il gagnait assez d'argent pour subvenir à ses besoins d'étudiant. Harry se languissait de sa famille et sa mère notamment lui manquait énormément. Il s'était tout de même fait des amis ici. Tout d'abord le jeune Niall, barman. Il arrivait tout droit d'Irlande et s'était vite attaché à Harry. Ensembles ils avaient rencontré Zayn et Liam un jeune couple homosexuel qui venait souvent au bar. Ils étaient tous devenus meilleurs amis. Louis se rendit compte qu'ils étaient complètement différents. Harry était rieur, farceur, gentil, têtu parfois mais incroyablement attachant. Louis n'était que l'ombre de lui-même et se laissait dépérir. Contrairement à lui, Harry croquait la vie à pleines dents et profitait un maximum de chaque moment. Et Louis sentait toute cette vie, cela le réchauffait un peu.

Harry avait fini son service alors ils étaient allés se balader dans un petit parc près de chez lui. Ils avaient acheté deux grosses glaces avant d'aller s'allonger dans l'herbe fraîche. Ils observaient calmement le ciel. Les étoiles brillaient bien cette nuit. Louis aimait beaucoup les étoiles, au moins elles duraient, ne faiblissant jamais. La voix du bouclé s'éleva dans le calme de la nuit. Il observa intensément Louis, de ses yeux verts.

« Dis Louis, ça fait maintenant trois mois que je te connais. On a beaucoup parlé de ma vie mais la tienne est restée en suspens. Tu sais je vois bien que tu es seul. Ça se voit tout de suite. C'est d'ailleurs pour ça que je t'ai remarqué ce soir-là. J'ai pu lire la tristesse dans tes yeux, la souffrance. Je crois bien que c'est ce pourquoi je t'ai remarqué. Cela m'a intrigué. J'ai envie de t'aider Louis. Tu peux me parler si tu en as envie. »

Les yeux du brun se remplirent de larmes. Merde il ne voulait pas craquer devant lui mais ses mots l'avaient retourné. Il n'arrivait pas à parler. L'image de sa mère se forma dans son esprit et il se mit dos à Harry. Celui-ci se releva alors, inquiet. Il se plaça devant le jeune homme. Louis avait caché sa tête dans ses mains et pleurait silencieusement. Cela faisait des années qu'il n'avait plus pleuré mais les paroles d'Harry l'avaient touché au plus profond de lui-même. Il se sentait lâche et faible, se laissant aller depuis des années sans rien faire. Il se dégoûtait tellement.

Harry ne comprenait pas pourquoi Louis avait réagi comme ça mais il se sentait coupable. Il prit alors le mécheux dans ses bras. Louis répondit à son étreinte et le serra du plus fort qu'il put, se raccrochant à lui de toutes ses forces. Et enfin, il se laissa aller. Il pleura toute sa souffrance et son malheur, la tête enfouie dans les boucles du jeune homme. Harry le berçait tout doucement, lui murmurant des mots doux. Il caressait ses cheveux bruns avec délicatesse. Louis huma son odeur et se calma progressivement. La présence du jeune homme l'apaisait étrangement. Dès qu'il fut calmé, il releva la tête, plongea son regard dans les iris vertes d'Harry et respira un grand coup. Il lui raconta alors tout, toute sa vie, sa misérable existence. Il lui parla de son père, de sa dépression, de sa mère et sa maladie, de la drogue, de l'alcool, de l'appartement miteux, de sa triste enfance, de l'amour de sa mère, de sa rencontre avec lui dans le bar. Harry l'écouta calmement sans le couper. Quand il eut finit, Harry l'embrassa tendrement sur la joue, se releva et lui tendit la main. Louis l'attrapa avec surprise et se leva à son tour.

Durant le trajet personne ne parla. Harry tenait fermement la main de Louis. Il la trouvait douce et chaude, aimant ce simple contact. Harry lui demanda de le conduire chez lui. Il hésita au début mais devant son regard émeraude il accepta. Ils arrivèrent chez lui tard dans la soirée. Le bouclé eut envie de vomir en voyant dans quel environnement vivait le plus âgé. Il ne supportait déjà plus cet appartement.

« Prends tes affaires Louis. Toutes tes affaires, absolument tout. Sauf la drogue. Tu vaux mieux que ça. Tu vas venir habiter chez moi. Je ne te laisserai pas ici il en est hors de question. Tu vas t'en sortir, on va s'en sortir. Ensembles. »

Sa voix fusa, nette mais dure. Louis regarda, perdu. Pourquoi est-ce qu'il tenait vraiment à faire ça ? Ils ne se connaissaient que depuis trois mois et pourtant il l'aidait plus que personne ne l'avait fait de toute sa vie.

Voyant que le mécheux ne réagissait pas, Harry empoigna vivement une valise qui traînait sur une étagère pourrie. Il fit le tour de l'appartement et prit tout ce qu'il jugea nécessaire. Louis le regarda pendant tout ce temps sans bouger mais Harry ne s'en offusqua pas. Il savait que cela allait bouleverser la vie du jeune homme mais il ne voulait pas le laisser ici. Au bout d'une heure il avait fini. Le bouclé empoigna les sachets de drogues et les jeta dans les toilettes avant de tirer la chasse d'eau. Louis se sentit vide tout à coup. Harry s'approcha alors de lui et releva le menton du jeune homme.

« C'est fini tout ça maintenant. On va partir. Commencer une nouvelle vie, tu en as besoin. Je ne t'abandonnerai jamais. » dit-il

Et comme pour celer sa promesse, il encercla le buste de Louis de ses bras en enfouit son visage dans son cou. Ce dernier répondit fébrilement à son étreinte et passa ses bras derrière le cou d'Harry, jouant doucement avec ses boucles. Ils restèrent comme ça un moment, se sentant bien l'un contre l'autre. Louis se délectait de la chaleur dégagée par le plus jeune. Il ne voulait pas le lâcher. La pièce était calme, il ne régnait que ce silence apaisant pour le mécheux, ce silence presque fraternel. Ou peut-être un peu plus que ça.

Harry habitait dans un petit quartier tranquille de Londres. Il était plutôt bien situé et le voisinage était sympathique. L'atmosphère était complètement différente. C'était chaleureux et ... bienveillant. Le jeune homme vivait dans un petit appartement tout en haut de l'immeuble, en dessous du toit. Dès que Louis entra dedans il fut surpris de voir la disposition de la pièce principale. C'était décoré simplement, les murs étaient couleur taupe et des meubles d'un blanc nacré étaient disposés de façon harmonieuse. Le canapé aussi était blanc et Louis put apercevoir une télévision dans un coin de la pièce. Mais surtout c'était très propre, à l'opposé de son appartement miteux. Le mécheux fit le tour de la pièce et vit que le bouclé avait accroché un bon nombre de cadres photos, représentant la famille de son hôte, mais aussi Niall et deux garçons qui devaient sûrement être Liam et Zayn. Les visages souriants mirent en confiance Louis, il sentait le bonheur régner dans la pièce, illuminant l'appartement. Louis ne s'était jamais senti aussi bien dans un endroit que celui-ci. L'appartement était à l'image d'Harry, tout à fait bluffant.
Ce dernier l'entraîna alors plus loin dans une petite pièce aux couleurs vives qui devait certainement être la chambre du garçon. Elle était tout aussi chaleureuse que la pièce principale, la même énergie positive se dégageait de l'endroit. Elle représentait bien Harry. Celui-ci retira les affaires de la valise et les disposa dans la chambre, faisant alors de cette pièce l'endroit personnel de Louis aussi. Il dit alors à Louis d'aller prendre une douche, lui donna des affaires propres et une serviette puis fila dans la cuisine, laissant le mécheux seul avec ses pensées. Quand le brun sortit de la salle de bain, propre et habillé, il se dirigea doucement vers la cuisine. Celle-ci dégageait une odeur délicieuse et Louis se rendit compte qu'il était affamé. Harry sourit au jeune homme quand il le vit entrer et lui servit rapidement une grosse part fumante de tourte au poulet et de la salade. Ils mangèrent en silence, se regardant de temps en temps. Ils allèrent ensuite s'allonger en silence dans le lit d'Harry. Ils ne se quittaient pas des yeux. Louis ouvrit alors doucement la bouche mais il ne trouva pas tout de suite les mots.

« Harry, je,je... » bafouilla-t-il

Mais le bouclé le stoppa en mettant son doigt sur sa bouche. Louis sentit son corps se réchauffer et apprécia ce doux contact. Harry attrapa la tête du plus vieux et la cala contre son torse. Il entortilla ses doigts dans les cheveux du brun, jouant doucement avec ses mèches. Louis enserra sa taille et écouta les battements de son cœur, ils étaient rapides. Ils s'endormirent bientôt, blottis l'un contre l'autre.



Cela faisait maintenant trois semaines que les événements étaient passés. Harry avait emmené Louis consulter un médecin pour soigner ses addictions. C'était dur pour lui mais il y arrivait grâce à l'aide permanente du bouclé. Harry lui avait trouvé un boulot dans son bar. Louis était donc serveur le jour et barman la nuit. Ils aimaient travailler ensembles. Il gagnait de l'argent c'était le principal, il essayait de s'en sortir petit à petit. Il avait rencontré les amis et la famille d'Harry. La mère de ce dernier avait était scandalisée par le passé de Louis et le traitait comme son propre fils, ce qui faisait bien rire Harry. Les deux jeunes hommes passaient aussi beaucoup de leur temps libre avec Niall, Zayn et Liam. Louis s'entendait à merveille avec eux.
Le week-end, Harry et Louis aimaient par-dessus tout s'enfermer dans leur chambre. Ils regardaient des films, mangeaient n'importe quoi, discutaient. Ils se blottissaient et n'avaient pas besoin de mots pour décrire ce qu'ils ressentaient. Harry faisait rire Louis avec ses bêtises. C'était encore nouveau pour lui et il émergeait petit à petit de sa léthargie habituelle, recommençant à vivre doucement. Harry était là pour lui et le soutenait à chaque épreuve. Le mécheux recommençait à dormir, il mangeait normalement et reprenait peu à peu du poids. Son visage était moins creusé et il paraissait plus serein. Et puis par-dessus tout, les deux garçons étaient de plus en plus proches, ne se passant plus l'un de l'autre. Ils se câlinaient, enlaçaient leurs doigts sans se poser de question. Les gestes disaient tout d'eux-mêmes.


Un soir ils étaient rentrés tous les deux du travail. Harry était joyeux car il avait eu du succès ce soir-là, les clients ayant particulièrement aimé sa prestation. Ils avaient donc été généreux avec les pourboires. Harry ouvrit la porte de l'appartement et des éclats de rire fusèrent. Louis lui dit de faire un peu moins de bruit pour ne pas réveiller leur vieille voisine, Madame Hodges.

« Non mais tu as vu comment elle me regardait celle-là ! J'ai bien cru qu'elle allait me sauter dessus. Ah je n'aime définitivement pas les pimbêches de ce bar. Heureusement que tu étais là toi. Mon héros ! » dit Harry, en haussant la voix.

Il éclata de rire et Louis ne put s'empêcher de faire de même. Il aimait le voir comme ça, vivant. Harry était beau, incroyablement séduisant. Le mécheux n'arrêtait pas de fixer ses lèvres à présent. Elles étaient charnues et roses. Louis se demanda quel goût elles pouvaient bien avoir. Il arrêta de rire, il avait terriblement envie de l'embrasser, là tout de suite. Le bouclé vit qu'il ne riait plus et se stoppa aussi. Il le regardait, surpris.

« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai un bouton ? » demanda-t-il tout à coup.

Louis ne répondit pas et le plaqua contre le mur. Il s'appuya contre lui, voulant le sentir encore plus proche. Ils se regardaient dans les yeux. Le silence régnait dans la pièce, gênant. Puis Louis caressa les lèvres du bouclé avec envie, ne les lâchant pas des yeux. Harry devint légèrement rose et jeta un regard fébrile au plus vieux. Le bouclé sortit alors doucement sa langue de sa bouche et titilla sensuellement le bout du doigt de Louis. Il ne le lâchait pas des yeux, lui lançant à présent des regards enflammés. Louis ne résista pas plus longtemps et plaqua ses lèvres brutalement sur celles d'Harry et l'embrassa langoureusement. Harry poussa un gémissement et sembla fondre contre Louis. Celui-ci avait encadré le visage du bouclé de ses doigts et caressait ses joues. Harry fit glisser ses mains sous le tee-shirt du plus vieux et caressa ses muscles doucement, le faisant languir. Louis arrêta d'embrasser le bouclé et savoura ce contact qui le faisait frissonner. Harry se mordit la lèvre et il ré-embrassa le brun tout en continuant ses caresses. Ce n'était pas tendre, c'était bestial, sauvage. Louis attrapa les hanches du jeune homme et le serra contre lui. Harry poussa un gémissement en ondulant contre lui. Ils retirèrent leurs vêtements et se frottèrent plus rapidement l'un contre l'autre. Harry était toujours collé contre le mur et glissa sa tête en arrière en soupirant fortement, les joues rougies par le plaisir. Ses yeux étaient clôt. Louis profita de cette occasion pour baiser le cou du bouclé, laissant des traces rouges par endroit. C'était meilleur que la drogue, que l'alcool, c'était pur, fort et jouissif. Ils se dévoraient littéralement. Louis déversait toute sa frustration et son malheur contre la peau du plus jeune qui aimait ça. Il gémissait contre ses caresses, déconnecté de la réalité. Il se sépara du jeune homme, essoufflée, et l'entraîna rapidement dans la salle de bain. Ils se déshabillèrent tout en se dévorant des yeux puis entrèrent dans la douche et firent couler l'eau sur eux. Ils s'embrassèrent encore et encore, se caressèrent, se découvrirent. Harry se plaqua contre la paroi froide de la douche et Louis plaça doucement son sexe devant son entrée, l'ayant soigneusement préparé avant. Harry se cambra en sentant la verge de Louis le pénétrer. Il n'avait pas l'air d'avoir mal, ce n'était sûrement pas sa première fois alors le brun entra en lui complètement. Ils en eurent le souffle coupé et Louis se stoppa un moment pour mieux savourer ce moment mais Harry n'était pas de cet avis et poussa les fesses de Louis en ondulant. Le mécheux laissa échapper un grognement et s'activa alors. Harry criait de plus en plus fort au fur et à mesure que les coups de rein augmentaient. Ils firent l'amour passionnément ce soir-là, s'aimant de toutes leurs forces. Ils n'étaient plus que Louis et Harry, deux hommes s'aimant complètement.


Quelques semaines plus tard Harry sortit précipitamment de la scène du bar pour se réfugier dans les toilettes. Louis n'avait rien remarqué vu qu'il était à l'arrière du bar, déchargeant les cartons. Les deux jeunes hommes étaient à présent en couple. Ils ne se lâchaient pas, se disputant parfois mais finissaient toujours par se réconcilier. Ils formaient un de ces couples sans histoire, terriblement amoureux. La routine ne faisait pas partie de leur quotidien, Harry surprenait toujours Louis avec le temps, l'emmenant dans des endroits insolites. Ils s'embrassaient ensuite à en perdre haleine durant des heures entières dans leur grand lit. Harry lui chantait des chansons puis ils faisaient l'amour toute la nuit, ne se lassant jamais du corps de l'autre. Harry riait toujours après cela et entraînait avec lui Louis. Le bouclé plongeait sous la couette et embrassait Louis d'une douceur extrême. Il dégageait une grande sensualité et faisait perdre la tête à Louis. Ses lèvres glissaient sur la peau du mécheux, lui faisant subir une douce torture. Elles étaient faites pour ça. Louis sourit en pensant à cela. Il était heureux avec Harry, plus qu'avec n'importe qui. La porte du bar s'ouvrit brusquement laissant apparaître une tornade blonde. Le mécheux sursauta, sortant brusquement de ses pensées.

« Louis dépêche-toi de rentrer à l'intérieur ! Harry a fait un malaise donc nous avons appelé les pompiers. » cria Niall.


Le brun lâcha les cartons et se rua à l'intérieur du bar. Il alla aux côtés d'Harry et attendit, en étant mort d'inquiétude, les urgences.

Il se retrouva quelques heures plus tard dans les couloirs blancs d'un hôpital. Il attendait les médecins et était totalement paniqué. Un docteur arriva bientôt lui disant de le suivre. Il pénétra dans une petite chambre. Enfin il le vit, allongé et semblant fatigué. Le bouclé sourit doucement quand il vit le brun. Louis se précipita à son chevet et embrassa ses mains, ne les lâchant plus. Ils fixèrent alors tous les deux le médecin.

« Nous ne savons pas vraiment ce que vous avez mais nous avons détecté un corps inconnu près de vos poumons. Pour l'instant nous ne pouvons pas vous opérer. Vous devrez prendre un traitement et nous reprendrons rendez-vous par la suite.» dit celui-ci d'un ton calme.

Cela ne rassura pas Louis qui observa Harry. Il pouvait voir la peur dans ses yeux. Le bouclé le fixa à son tour et fondit en larmes. Le cœur de Louis rata un battement. C'était la première fois qu'il voyait le plus jeune pleurer. Il se mit alors sur le lit et le serra contre lui, embrassant ses cheveux.

« Ne pleure pas Harry. Ne t'inquiètes pas je suis là. » dit-il, la voix tremblante.

« J'ai peur Louis, et si c'était grave ?» répondit-il apeuré.

Le mécheux resserra son étreinte et embrassa le bouclé avec amour.

« Je t'aime Harry, je t'aime.»

Ils s'embrassèrent encore plus fort, s'enlaçant éperdument.




Les mois défilaient rapidement. Louis ne voyait pas le temps passer. L'état d'Harry se stabilisait, les médecins ne savaient pas encore vraiment ce qu'il avait. Cependant le bouclé, malgré la fatigue, réagissait bien au traitement et cela se passait plutôt bien. Il avait néanmoins arrêté de travailler et se reposer tranquillement à la maison. Louis s'occupait beaucoup de lui, même si ce n'était pas facile. Mais il ne se plaignait pas du tout. Leur amour se consolidait un peu plus chaque jour et ils s'étaient engagés dans un projet fou. Ils voulaient devenir parents. Ils parlèrent de ceci à leurs amis qui ne comprirent pas au début mais acceptèrent cette idée plus tard. Ils aidèrent alors Louis et Harry dans leur projet. Ils dirent aux garçons de faire appel à une mère porteuse et les amoureux acceptèrent tout de suite l'idée. Ils mirent du temps pour faire valider leur dossier, la vue d'un couple homosexuel répugnant les agences. Découragés Harry et Louis, qui avaient officialisé leur relation auprès de la famille du bouclé, demandèrent de l'aide à cette dernière. Celle-ci avait déjà bien accepté la relation de leur fils, trouvant Louis charmant et avait décidé d'aider les amoureux. Ils avaient finalement vu leur dossier accepté par une petite agence après des mois de recherche. Une jeune femme avait accepté de porter leur enfant. Les garçons, aidés encore une fois de leurs proches, mirent toutes leurs économies dans ce plan. L'insémination se passa bien et la jeune femme tomba rapidement enceinte. En attendant l'arrivée du bébé, ils déménagèrent dans une petite maison à la campagne, pas très loin de chez Liam et Zayn. Niall, ne voulant pas quitter ses amis, démissionna du bar comme eux et alla s'installer dans le petit village. Ils ouvrirent alors tous les quatre leur petit bar/restaurant. Cette idée plût beaucoup aux villageois, heureux que des jeunes viennent s'installer et puissent redonner de la vie au village. Le bébé naquît au mois d'avril. C'était une magnifique petite fille. Harry pleura quand il la serra dans ses bras et Louis tremblait tellement qu'il ne pouvait bouger. Ils s'embrassèrent alors, heureux comme tout, pouvant enfin vivre leur bonheur complètement. Louis avait retrouvé sa joie de vivre avec Harry et était de nouveau vivant, bel et bien là, entouré de ceux qu'il aimait.

Peu de temps après ils furent invité chez Liam et Zayn pour fêter l'arrivée de la petite. Tout le monde était présent et la soirée se passait à merveille. On s'extasiait devant la jolie petite fille et on riait pleinement. Vers vingt heures tout le monde parti sauf les cinq amis. Ils discutèrent encore un moment et Harry décida d'aller chercher une bouteille de champagne, pour finir la soirée en beauté.

Mais il n'eut pas le temps de faire deux pas qu'il s'écroula au sol, hurlant de douleur. Il se tenait le ventre et implorait Louis. Celui-ci se précipita vers lui et l'attrapa rapidement. Il cala sa tête contre son torse et hurla à Zayn d'appeler une ambulance. Les urgences arrivèrent plus tard et Louis eut à peine le temps d'observer les pupilles émeraude de son amant que ce dernier sombra dans un coma. Avant qu'Harry ne ferme les yeux, Louis avait pu lire la peur dans ceux-ci. Il ne comprenait pas non plus ce qui se passait. Ce n'était pas normal. Niall resta à la maison avec le bébé.

Louis se retrouva une deuxième fois dans un hôpital, attendant encore de savoir ce qui arrivait à Harry. La peur lui retournait le ventre. Il faisait les cents pas. Liam essayait de le calmer en vain. Après un long moment d'attente un médecin arriva enfin. Harry se précipita vers lui, bousculant tout sur son passage. Le vieil homme lui parla calmement.

« Je suis vraiment désolé monsieur. Votre ami n'a pas survécu. Il a fait une hémorragie interne. Le corps étranger s'est déchiré et le sang a envahi la totalité du thorax. Nous n'avons rien pu faire. Toutes mes condoléances »

Mais Louis ne put assimiler toute autre information. Ce n'était pas possible pas lui, pas Harry, son Harry, son amour, son amant, sa vie. Il se mit alors à hurler comme un fou. Il avait besoin d'air. Il voulait sortir de cet hôpital rapidement. Il étouffait. Zayn courut après lui tandis que Liam, bouleversé, se dirigea vers la chambre du défunt, pour remplir les papiers. Il savait que le mécheux n'en aurait pas le courage.

Louis hurla de tout son être. Les gens le regardaient, affolés, mais il n'en avait rien à faire. Il devenait fou, complètement fou, aveuglé par la rage et la tristesse. Affaibli par cette nouvelle. Toute la souffrance qui était partie en un an grâce à Harry venait de revenir d'un seul coup, encore plus forte qu'avant. Elle lui broyait les entrailles et le cœur. Il avait perdu tous ceux qu'il aimait. L'homme qui l'avait fait revivre était parti à son tour. Les larmes dévalaient le long de ses joues et s'écrasaient durement contre le sol en béton. La vue de Louis était brouillée. Il ne pouvait plus penser ni respirer. Son bonheur s'était envolé encore une fois, défaisant tout sur son passage. La douleur était là, extrême et terriblement puissante. En une fraction de seconde elle avait dévasté le corps du jeune homme. C'était malsain, totalement malsain. Le poids de son corps le faisait chuter au sol. Il redevenait cet être misérable d'autrefois. La plaie béante en lui s'était ré ouverte pour mieux saigner, abondement et avec profusion.



***
Louis continuait à observer le fond vert de cette piscine. Elle appartenait à Liam et Zayn. Après ces événements il s'était réfugié chez eux. Il ne mangeait plus, ne dormait plus, ne vivait plus. Il n'était plus que l'ombre de lui-même. Sa vie n'avait plus de sens et rien ne pourrait le sauver.

Il lui manquait tellement. Son odeur, sa peau, son sourire mais surtout ses yeux. Ses magnifiques yeux. Il serra les lèvres pour s'empêcher de pleurer. Il se leva doucement et ramassa les pierres qu'il avait amenées avec lui. Il les mit tranquillement dans ses poches, une par une. Le son des pierres résonnait dans la nuit. Dès qu'il eut fini il s'avança près des marches de la piscine et rentra lentement dans l'eau. Il se laissa entraîner dans le fond de la piscine puis plongea sa tête sous l'eau. Celle-ci l'entourait. Il se sentait tout à coup bien, il ne pensait plus à rien, se contentant d'observer le fond, encore le fond. Il revit alors sans cesse les yeux d'Harry, puis son visage souriant, ses fossettes quand il riait, la rougeur de ses joues quand ils faisaient l'amour, sa gêne quand il le fixait pendant des heures. Il voulait que sa souffrance s'arrête pour de bon. Il se laissa couler, les pierres l'empêchant de remonter. Il ne voulait plus se battre. Puis tout à coup il pensa à son bébé. Sa petite fille. Il allait l'abandonner et ne pouvait s'empêcher d'être coupable. Elle allait perdre ses deux parents et serait orpheline. Mais il n'était plus qu'un corps sans vie. Il voulait mieux pour elle. Il était finalement comme son père à lui. Lâche. Il espérait qu'au fond elle pourrait lui pardonner plus tard. Il revit alors son regard. Elle avait celui d'Harry, deux magnifiques émeraudes brillantes et joyeuses. Puis il ne pensa plus à rien. Son corps devenait lourd.

Après de longues minutes, il sentit un bras l'arracher de l'eau et une personne crier. Mais il ne réussit pas à ouvrir les yeux, l'eau avait rempli ses poumons pour ne plus en sortir. C'était terminé. Après tant d'années, il était enfin libéré de toutes souffrances.


11 ans plus tard

Une petite fille était assise près d'un grand chêne et observait la nature qui l'entourait. Elle était vraiment jolie. De longues et lourdes boucles brunes retombaient sur ses fragiles épaules. Sa petite robe en coton flottait légèrement. Elle avait les genoux repliés et sa tête était posée dessus. Aujourd'hui il faisait beau mais son petit cœur était emplit de tristesse. Elle ne voulait pas s'amuser avec les enfants de son parrain qu'elle appréciait beaucoup pourtant. Aujourd'hui elle avait 11 ans mais elle n'était pas joyeuse.

« Amy pourquoi tu n'es pas avec les autres ? Tu devrais t'amuser. C'est un jour spécial aujourd'hui. »

Elle leva les yeux en entendant cette voix grave. C'était celle de son parrain Zayn. L'homme qui s'occupait d'elle avec ses tontons Liam et Niall depuis sa naissance. Elle n'avait pas envie de faire la fête vraiment pas. Zayn se cala à ses côtés et la prit dans ses bras.

« Pourquoi tu es triste Amy ? Tu peux tout me dire » dit-il doucement.

« J'ai onze ans aujourd'hui. Et je ne suis pas bête. Cela fait onze ans que mes parents sont morts. Je n'ai pas envie de fêter ce jour maintenant que je suis grande. J'aurai tellement aimé les connaître. Mais non. Alors je préfère rester ici contre mon arbre. Mon arbre à moi. Lui au moins il est là. Il me protège de tous ces enfants qui se moquent de moi.» répondit la petite fille.

Le cœur de Zayn se fendit en entendant cela. Il savait bien que ce jour allait arriver. Mais il ne s'y attendait pas si vite. Cette petite était vraiment très intelligente. Il sentait qu'elle commençait à devenir triste au fil des années. Sa tristesse était palpable. La mélancolie était présente chez cette petite fille qui n'avait pourtant que 11 ans. Elle ressemblait à un de ses pères.

« Pourquoi les autres se moquent de toi mon cœur ? Tu ne m'en a jamais parlé, je peux arranger ça tu sais ? » répondit Zayn avec douceur.

La petite brune continuait de fixer l'horizon et répondit dans un murmure.

« Ils me disent que ce n'est pas normal d'avoir deux papas. Ils trouvent ça inhumains et horribles. La maitresse ne sait rien, je n'ai pas voulu lui en parler. »

Le sang de Zayn ne fit qu'un tour. Il essaya de se contenir et prit le temps de réfléchir à ce qu'il allait répondre.

« Tu sais Amy, tes parents étaient les plus merveilleuses personnes que je connaisse. Et oui c'était deux hommes. Mais deux hommes amoureux, fous l'un de l'autre. Ils n'ont pas eu de chance dans leurs vies mais sache que toi tu étais leur bonheur. Harry ton papa, était un homme extrêmement courageux. C'est lui qui a aidé ton autre papa Louis à s'en sortir. C'était un homme très triste. Harry l'a aidé du mieux qu'il a pu. Mais sa mort a été terrible pour Louis. Il t'a aimé pourtant. C'est lui qui t'a donné ce prénom. Seulement il n'était pas assez fort pour lutter seul. Ils ont décidé d'avoir un enfant ensemble et je trouve ça merveilleux. Nous ne devons pas nous attacher au sexe de deux personnes. L'amour n'a pas de frontière ma jolie Amy. Moi je suis toujours amoureux de tonton Liam et même si c'est parfois dur, je lutte tous les jours parce que je suis amoureux d'une personne, pas de son sexe. J'irai parler à ta maîtresse et nous réglerons ça ensemble. Je te le promets. Si tu veux je peux t'emmener sur la tombe de tes parents. Tu pourras leur parler. Mais sèche ces larmes. Ne sois pas triste tu as la vie devant toi. Je te montrerai qu'on peut être heureux. Regarde ton arbre. Il est fort, solide. Tout comme toi. Il résiste aux saisons et au temps avec courage. Je sais que c'est difficile mais il le fait. Tu dois avancer toi aussi. Tes parents font et feront toujours partis de toi. Ils sont semblables aux racines de l'arbre, encrés en toi. Viens maintenant.»

La petite fille releva sa tête et contempla son parrain, une lueur d'espoir traversa ses yeux. Elle avait les mêmes yeux que lui. Les mêmes yeux verts qu'Harry. Elle se leva, embrassa la joue de Zayn et cueillit des fleurs. Ils partirent ensuite tous les deux en direction du cimetière. C'était un petit cimetière de campagne, situé dans un endroit paisible, propice à la paix. Celle que Louis n'avait plus jamais retrouvée après la mort de son amour.

Il faisait beau aujourd'hui et malgré la flagrante ressemblance psychologique avec Louis, Zayn avait pu voir dans le regard d'Amy le reflet de l'âme d'Harry. Les épis de maïs, les coquelicots et l'herbe vacillaient sous l'impulsion du vent. Cette petite était un mélange parfait de ses parents. Et elle deviendra quelqu'un de bien. Il le savait, il en était sûr. Les rayons du soleil caressèrent la nuque de la petite fille. Simplement, chaleureusement.
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