Chapitre VI
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Chapitre VI
AUTEURS : Fabu-Louis
Chapitre V
"Cause we are, the same / You saved me / When you leave its gone again."
L'euphorie qui précédaient inévitablement les concerts leur fit oublier l'espace d'une journée l'épisode de la veille. Louis semblait vivre cette soirée comme l'une des plus importantes de sa vie. Il s'était attendu à des questions déplacées de la part de leurs fans agglutinées derrière les barrières à proximité de la salle du Brudenell Social Club, mais le bonheur de les voir enfin tous réunis sous leurs yeux leur coupa toute envie d'être trop indiscrètes. Ils signèrent quelques autographes en tentant de ne pas se faire happer par la foule, et on les escorta jusqu'à l'entrée de sécurité. Les garçons étaient fébriles et l'ambiance saturée d'excitation. Les répétitions se déroulèrent dans un désordre plus ou moins organisé, ponctué d'éclats de rires et de remontrances de la part des managers. La complicité retrouvée de Harry et Louis ne semblait troubler personne, et leurs amis ne purent que s'en réjouir. Non seulement l'ambiance s'en trouva bien meilleure, mais personne ne pouvait nier qu'ils adoraient les voir jouer ainsi. Ils les avaient enfin retrouvés.
Lorsqu'ils répétèrent le troisième titre qu'il joueraient le soir même, Louis passa derrière Harry et laissa ses doigts se promener sur le bas de son dos. Ce dernier sursauta à ce contact et il se mit à rire, les yeux rivés sur son ami. Ils perdirent finalement le fil de la chanson et contemplèrent le sol, le sourire aux lèvres, quand ils se firent rappeler à l'ordre une énième fois. C'était bon. Bon de se sentir de nouveau en confiance, bon de ressentir à nouveau cette ambiguïté. Ils n'arrivaient pas à se concentrer sur ce qu'ils faisaient, ils se sentaient comme deux adolescents qui découvrent les joies de l'amour. Aaron s'était absenté quelques minutes, probablement pour s'acheter une canette et surtout échapper à l'humiliation de ne pas pouvoir intervenir. Il voyait bien ce qui se passait, il savait qu'il n'aurait pas pu espérer que les désaccords entre ces deux-là durent encore et encore. Ils avaient été si proches auparavant que la menace de les voir retrouver leur amitié intacte avait toujours plané au dessus de sa tête. Oh, il faisait confiance à Louis, bien sûr. Il savait qu'il était fou amoureux de lui. Que Harry ne serait jamais un danger pour lui. Pas concrètement, en tout cas. Harry se pencha vers Louis.
"J'adore ton pantalon."
Il fit claquer sa main sur ses fesses et ricana en traversant la scène. Louis savait qu'il aurait du couper court à ses avances mais quoi de plus agréable que de se sentir désiré ainsi ? Il tenta de recouvrer son calme. Dans à peine quelques heures, il devrait faire bonne figure et donner son maximum pour leur public. Il détourna son regard du sourire ravi de Harry et se plongea de nouveau dans la chanson. C'était tout ce à quoi il devait faire attention pour le moment.
Les spots l'éblouissaient et les fans hurlaient leurs noms. Une énergie incroyable se dégageait de la salle de concert et Louis sentit ses bras se hérisser. Il avait perdu toute forme de repères et se sentait flotter. Une sensation qui lui semblait ne pas avoir ressentie depuis si longtemps. C'était comme une renaissance, un second souffle qui lui crevait les poumons, et il adorait ça. Il hurlait dans son micro, un sourire immense sur le visage. Plus rien ne comptait excepté ce sentiment de toute-puissance. Quand il croisa le regard de Harry, il crut que son cœur allait exploser. Tout était intact, la symbiose entre les garçons, l'harmonie de leurs voix réunies, les petits gestes entre eux que leurs fans affectionnaient tant. Ça avait quelque chose à la fois d'irréel et de véritable. La pureté de ce moment était ce qu'il avait de plus cher et s'il avait craint parfois de ne plus jamais vivre une telle expérience il savait à présent que rien ni personne ne pourrait jamais lui enlever ça. Ils étaient beaux tous ensemble dans la lumière des projecteurs, face à cette foule électrisée, guidés par leurs cris et leurs acclamations, la musique battant à leurs tempes. Louis sentait les basses faire vibrer chaque parcelle de son corps et ses mains tremblaient d'excitation. Il se sentait vivre, sans addiction, sans came, avec ce seul besoin des notes qui s'enchaînaient à en devenir presque fou. Lorsqu'ils jouèrent le rappel, Louis sentit ses membres se relâcher imperceptiblement et il se dit qu'il en avait eu assez. La fatigue l'envahit et l'espace d'un instant il eut peur de ne pas pouvoir tenir la cadence. Mais il puisa dans ses dernières ressources termina le concert aux côtés de ses amis. Les applaudissements bourdonnaient à ses oreilles et ils ne le lâchèrent pas jusqu'à ce qu'il s'enferme dans sa loge. Il s'écroula presque sur une chaise encombrée de ses vêtements de la journée. Il n'en pouvait plus, mais ça avait été encore si jouissif. La porte s'ouvrit à la volée et Harry se jeta dans ses bras. Il en eut le souffle coupé et rit dans son cou en agrippant ses épaules.
"Doucement, je suis cassé...
- Excuse-moi, mais j'avais tellement besoin de te sentir contre moi. C'était tellement bien.
- Harry... Et si Aaron rentre ?"
Harry s'écarta de lui et le regarda d'un air partagé. Il ne savait pas quoi penser.
"Il vaudrait peut-être mieux qu'on garde nos distances.
- Tu plaisantes j'espère ?
- Arrête j'ai pas la force de me disputer avec toi ce soir.
- Qui te parle de dispute ? Tu pourrais juste être honnête avec toi même pour commencer non ? Et reconnaître que tu ressens la même chose que moi.
- C'est vraiment le moment d'en parler là ?
- Et pourquoi pas ? On est jamais tranquilles, et la dernière fois que ça nous est arrivé, on a b...
- Tais-toi !
- Mais quoi c'est vrai non ?
- Ferme-la, Harry, sérieusement.
- Quoi tu voudrais pas qu'on nous entende ? Ça te ferait peut-être pas de mal pourtant ! Ça t'aiderait peut-être à te rendre à l'évidence.
- Mais j'ai pas besoin de me rendre compte de quoi que ce soit, espèce de con, je sais très bien où j'en suis.
- Oh vraiment ?"
Louis était fatigué, ce n'était vraiment pas le moment. Pourquoi fallait-il qu'il gâche toujours tout ? Tout allait pourtant bien quelques secondes auparavant. A quoi s'était-il attendu ? Il lui semblait avoir été clair, il n'avait jamais eu l'intention de quitter Aaron une seule seconde. Ce qui s'était passé la veille était une erreur, certes une erreur très agréable, mais une erreur qui ne se reproduirait jamais, point. Pendant une seconde il se dit que même s'ils avaient voulu construire quelque chose ensemble, ils n'auraient pas pu se supporter. Il avait l'impression qu'à chaque fois qu'ils étaient en contact, une dispute éclatait. Et l'espace d'un instant, il pensa à dire tout ça à Harry, à lui ouvrir les yeux sur ce qu'ils étaient, mais il était si fatigué. Il repoussa la main de son ami toujours posée sur son bras et se rassit, prostré.
"Tu sais quoi ? J'en ai marre de tout ça. Tu fais comme si je n'existais pas, puis tu me donne quelque chose de totalement fou, pour me l'arracher à la première occasion. C'est quoi ton problème exactement ?
- Je sais pas Harry. Je suis désolé.
- Ouais, bah visiblement pas assez."
Louis entendit la porte de la loge claquer et sa gorge se serra instantanément. Il sentit les larmes lui monter aux yeux et se maudit d'être aussi lunatique. Il aurait aimé retrouver ce sentiment d'apaisement qu'il avait ressenti sur scène, se sentir à nouveau détacher de tout, tranquille. Quand la porte s'ouvrit de nouveau il releva la tête subitement, mais en voyant Aaron franchir l'embrasure, il ne put combattre la déception qui l'envahit. Ce n'était pas Harry, non Louis, qu'est-ce que tu t'imaginais ? Quelque chose ne tournait clairement pas rond chez lui.
"Louis, ça va ?
- Oui, oui, ça va aller.
- J'espère, parce qu'on doit y aller là. Tu te changes ? T'as transpiré, tu devrais.
- Mais de quoi tu parles ?
- Dylan nous attend chez lui, la soirée est à peine entamée !
- Aaron, je suis crevé...
- Oh allez fait pas chier Louis.
- Mais !
- T'es jamais d'accord avec ce que je te propose, il faut toujours faire tes trucs mais quand je te propose quoi que ce soit, t'es crevé, t'es malade, t'es pas là, t'as toujours une bonne excuse.
- Mais de quoi tu parles enfin ? Tu te rends compte du nombre de soirées que j'ai refusé pour sortir avec toi, voir tes amis, aller dîner, aller au cinéma ? Pour être avec toi !
- Bah vas-y t'as qu'à dire que c'est un sacrifice aussi !
- Quoi ?! Oui c'est des sacrifices, Aaron, moi aussi j'avais une vie avant la clinique, et...
- Ouais ouais, on sait, ta vie vaut mieux que celle des autres, tu es le grand Louis Tomlinson, tout le monde t'adore, c'est super. Mais justement, parlons-en de la clinique, on partageait tout là-bas. T'avais vraiment besoin de moi et ça te convenait très bien. Mais bien sûr, maintenant que tes problèmes sont réglés, je compte plus comme avant pour toi... Je commence même à regretter de ne pas être resté là-bas.
- Qu'est-ce que tu racontes ? Tu réalises ce que tu dis ? Tu peux pas dire que c'était mieux d'être enfermés là-bas. Ne pense pas comme ça, on a juste besoin de temps. On doit apprendre à trouver nos marques dehors, c'est tout.
- Je sais pas si j'ai tant de temps à te donner.
- Alors si c'est le cas, qu'est-ce que tu fais encore là ?
- Attends, Louis, c'est pas ce que je voulais dire, j'ai l'impression que tu t'emballes là.
- Pas du tout, j'essaie juste te comprendre ce que tu tentes de me dire.
- Je veux juste que tu comprennes à quel point c'est dur de t'atteindre parfois.
- Tu sais quoi ? J'ai l'impression que quoi que je fasse, tu ne seras pas satisfait. Je ne suis pas une petite chose que tu peux ranger au fond de ta poche et sortir quand tu en as envie. À la clinique j'étais peut-être fragile, mais je pensais que tu avais compris qui j'étais. Je veux bien faire des sacrifices pour toi, la question n'est pas là, mais tu comptes ouvrir les yeux un jour ? Tu penses réaliser ce que je fais pour toi où tu n'en a vraiment rien à faire ?
- Ce que TU fais ? Mais on se voit jamais !
- Recommence pas avec ça, je viens d'essayer de te prouver le contraire. Maintenant si t'es pas assez intelligent pour en prendre conscience, je ne vois pas quoi faire.
- T'es en train de me traiter de con purement et simplement ou je rêve ?
- C'était pas le message, mais si c'est tout ce que tu retiens... J'essaie de te faire comprendre ce que je ressens, mais on dirait que t'es totalement fermé à toutes critiques.
- Va te faire mettre Louis.
- Élégant.
- Puisque je suis fermé, on va dire que je vais être tout à fait con et que je vais te laisser là, t'auras qu'à réfléchir à cette conversation totalement désastreuse.
- Je te préviens tout de suite, si tu quittes cette pièce maintenant, c'est terminé.
- J'aurais jamais cru que t'étais ce genre de personne, butée et incapable d'accepter un avis différent du tiens.
- Je t'emmerde. Tu sais quoi, tire-toi, tu me faciliteras les choses.
- C'est ça ta façon de rompre avec moi alors ?
- On dirait bien.
- T'es vraiment pitoyable.
- C'est ça. Casse-toi maintenant, et ne t'avise pas de te pointer à l'hôtel, la sécurité connait ta tronche et crois-moi, tu risques de passer un sale quart d'heure.
- Ouuh des menaces."
La main de Louis claqua. Le temps resta suspendu quelques secondes, avant qu'Aaron ne tourne les talons et sorte sans un bruit. Louis se laissa glisser sur le sol. Malgré tout ce qu'il lui avait dit, malgré la violence de ses propos et sa radicalité, Louis était en colère contre lui-même. Tout au long de la discussion il avait pensé mille fois lui dire qu'il l'aimait, qu'il le détestait d'agir ainsi, parce qu'une part de lui même désirait juste que tout s'arrange pour pouvoir se blottir contre lui. S'il avait dit toutes ces choses, c'était simplement pour se protéger et parce que la culpabilité le rongeait de l'intérieur. Non seulement il avait passé la nuit dans les bras de quelqu'un d'autre, de Harry, mais en plus il avait aimé ça. Aaron ne méritait pas ça, et il pensait qu'inconsciemment, il avait saisi l'occasion d'en finir. Il avait cru pouvoir gérer cette situation mais seulement quelques minutes lui avaient suffit pour réaliser qu'il n'était pas fait pour la trahison. Ça demandait une carrure, des épaules, un sang-froid qu'il n'avait jamais eu. Un instant, il pensa se ruer à sa suite, et s'excuser, lui demander pardon et l'embrasser en pleurant. Puis il pensa à l'alcool. Il savait que le minibar de sa chambre était rempli de ces petites bouteilles dont il s'était souvent délecté et qui ce soir semblaient lui faire de l'œil. La tentation était incroyable, elle lui retournait les entrailles. C'était si simple et une part de lui avait la profonde conviction que ça l'aiderait à faire face à cette nouvelle vague qui menaçait de l'engloutir. C'était juste histoire de garder la tête hors de l'eau, encore un peu. Quitte à sombrer dans quelques semaines, quitte à tout recommencer à zéro. Une goutte de délivrance, juste pour un instant d'ivresse, cette sensation qui lui paraissait maintenant si enivrante. Juste une seconde de répit, après il arrêterait... Il éclata en sanglots.
"Louis ?"
Il n'avait pas entendu Zayn entrer. Il ne savait même pas depuis combien de temps il pleurait, assis par terre dans un coin de sa loge, comme un enfant puni. Il essuya ses joues d'un geste fébrile.
"C'est rien, ça va.
- Bien sûr, ça a l'air.
- T'inquiètes pas, retourne avec les autres. Je vais rentrer et... aller dormir.
- Eh, Louis, j'ai déjà été con une fois, je vais pas recommencer.
- De quoi tu parles ?...
- Prends pas cet air innocent. Allez viens, je te ramène. Prends tes affaires."
Louis ne résista pas plus longtemps et se laissa entraîner par son ami. C'était peut-être mieux ainsi. Il n'en était pas sûr mais n'était plus sûr de rien. Zayn l'entraîna dans une pièce d'où s'échappaient des éclats de rires.
"Je rentre, je ramène Louis."
Parmi tous les visages qui se tournèrent vers eux, Louis distingua celui de Harry. Malgré ses airs renfrognés, un éclair de panique passa sur ses traits.
"Tout va bien ?
- Ça a l'air Harry ?
- Je viens avec vous si tu veux.
- Non ça va aller, je pense que Louis a juste besoin d'être un peu tranquille et j'ai pas l'impression qu'il la trouvera avec toi non plus.
- Et avec toi oui peut-être ?
- Baisse d'un ton, je le ramène, point. Amusez-vous, tout va bien ok ?"
Il referma doucement la porte et passa son bras autour des épaules de Louis. Arrivés à l'hôtel, il défit son lit et le déshabilla.
"Couche-toi, je reviens"
Le ton était presque dur et Louis ne broncha pas de peur de s'attirer les foudres de Zayn. Ce dernier n'était pas aisément porté à l'énervement, mais quand le ton montait, mieux valait l'avoir de son côté. Il se sentait honteux, convaincu que Zayn l'avait percé à jour, avait lu en lui ses envies malhonnêtes. Il se glissa sous les draps et resta immobile en attendant de voir ce qui allait lui tomber dessus. Zayn revient avec un verre plein et un instant, Louis ne comprit pas et ne put réprimer un frisson d'excitation.
"T'emballes pas, c'est de la flotte.
- Oui, et alors, c'est mieux pour moi non ? Ahah tu croyais quand même pas que..."
Le regard de Zayn le fit se taire sur le champ.
"Me prends pas pour un con Louis, tu sais que ça m'énerve.
- Je...
- Bois ça."
Louis s'exécuta en silence. Ses mains tremblaient à nouveau, mais ce n'était pas d'excitation cette fois et il eut toutes les peines du monde à le cacher à son ami.
"On est censé faire quoi quand c'est comme ça ? Parce que te donner de l'eau c'est bien gentil, mais je suis pas certain que ce soit un antidote imparable.
- Normalement si ça m'arrive j'ai des trucs à prendre, du genre calmants et anxiolytiques.
- Et ils sont où ces cachets ?
- À Londres...
- Ah bah bravo ! Ils sont super utiles là-bas !
- J'avais pas prévu de rompre avec mon mec si tu veux tout savoir.
- Ah."
Il eut l'air soudain très gêné. Il tira une chaise près du lit et s'assit en silence. Il cherchait la meilleure formule à dire dans ces circonstances mais sa légendaire répartie semblait en avoir pris un coup. Il avait l'air profondément désolé mais fut incapable de dire quoi que ce soit. Le silence régna dans la pièce pendant plusieurs minutes.
"Je... Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- On s'est disputés.
- C'est tout ?
- Ça a suffi. C'est allé un peu loin.
- Oh... Je suis désolé Louis, sincèrement.
- C'est pas grave. Enfin... Je me comprends.
- Louis ?
- Oui ?
- On est censé faire quoi maintenant ? Je vais pas te laisser comme ça.
- Tu... tu veux bien rester avec moi ce soir ?
- Tu veux que je dorme ici ? Et Aaron ?
- Il ne rentrera plus."
Zayn hocha la tête. Très bien Louis, je vais rester avec toi. Tout plutôt que de te laisser retomber la dedans. Je resterai ce soir et tous les autres soirs s'il le fallait. Je ferai tout pour tu ailles encore bien, je te le jure. Zayn se coucha aux côtés de son ami qui soupira. Quelques secondes plus tard, sa respiration s'était calmée et Zayn était sûr qu'il dormait. Tant mieux. Il avait besoin de repos. Ils avaient tous besoin de repos. Les mains croisées derrière la tête, le jeune homme ne trouvait pourtant pas le sommeil. Quelque chose n'allait plus au sein du groupe. Et si Zayn n'avait pas tellement à se creuser la tête sur le pourquoi, il se demandait seulement comment Louis et Harry en étaient arrivés là.
Chapitre V
"Cause we are, the same / You saved me / When you leave its gone again."
L'euphorie qui précédaient inévitablement les concerts leur fit oublier l'espace d'une journée l'épisode de la veille. Louis semblait vivre cette soirée comme l'une des plus importantes de sa vie. Il s'était attendu à des questions déplacées de la part de leurs fans agglutinées derrière les barrières à proximité de la salle du Brudenell Social Club, mais le bonheur de les voir enfin tous réunis sous leurs yeux leur coupa toute envie d'être trop indiscrètes. Ils signèrent quelques autographes en tentant de ne pas se faire happer par la foule, et on les escorta jusqu'à l'entrée de sécurité. Les garçons étaient fébriles et l'ambiance saturée d'excitation. Les répétitions se déroulèrent dans un désordre plus ou moins organisé, ponctué d'éclats de rires et de remontrances de la part des managers. La complicité retrouvée de Harry et Louis ne semblait troubler personne, et leurs amis ne purent que s'en réjouir. Non seulement l'ambiance s'en trouva bien meilleure, mais personne ne pouvait nier qu'ils adoraient les voir jouer ainsi. Ils les avaient enfin retrouvés.
Lorsqu'ils répétèrent le troisième titre qu'il joueraient le soir même, Louis passa derrière Harry et laissa ses doigts se promener sur le bas de son dos. Ce dernier sursauta à ce contact et il se mit à rire, les yeux rivés sur son ami. Ils perdirent finalement le fil de la chanson et contemplèrent le sol, le sourire aux lèvres, quand ils se firent rappeler à l'ordre une énième fois. C'était bon. Bon de se sentir de nouveau en confiance, bon de ressentir à nouveau cette ambiguïté. Ils n'arrivaient pas à se concentrer sur ce qu'ils faisaient, ils se sentaient comme deux adolescents qui découvrent les joies de l'amour. Aaron s'était absenté quelques minutes, probablement pour s'acheter une canette et surtout échapper à l'humiliation de ne pas pouvoir intervenir. Il voyait bien ce qui se passait, il savait qu'il n'aurait pas pu espérer que les désaccords entre ces deux-là durent encore et encore. Ils avaient été si proches auparavant que la menace de les voir retrouver leur amitié intacte avait toujours plané au dessus de sa tête. Oh, il faisait confiance à Louis, bien sûr. Il savait qu'il était fou amoureux de lui. Que Harry ne serait jamais un danger pour lui. Pas concrètement, en tout cas. Harry se pencha vers Louis.
"J'adore ton pantalon."
Il fit claquer sa main sur ses fesses et ricana en traversant la scène. Louis savait qu'il aurait du couper court à ses avances mais quoi de plus agréable que de se sentir désiré ainsi ? Il tenta de recouvrer son calme. Dans à peine quelques heures, il devrait faire bonne figure et donner son maximum pour leur public. Il détourna son regard du sourire ravi de Harry et se plongea de nouveau dans la chanson. C'était tout ce à quoi il devait faire attention pour le moment.
Les spots l'éblouissaient et les fans hurlaient leurs noms. Une énergie incroyable se dégageait de la salle de concert et Louis sentit ses bras se hérisser. Il avait perdu toute forme de repères et se sentait flotter. Une sensation qui lui semblait ne pas avoir ressentie depuis si longtemps. C'était comme une renaissance, un second souffle qui lui crevait les poumons, et il adorait ça. Il hurlait dans son micro, un sourire immense sur le visage. Plus rien ne comptait excepté ce sentiment de toute-puissance. Quand il croisa le regard de Harry, il crut que son cœur allait exploser. Tout était intact, la symbiose entre les garçons, l'harmonie de leurs voix réunies, les petits gestes entre eux que leurs fans affectionnaient tant. Ça avait quelque chose à la fois d'irréel et de véritable. La pureté de ce moment était ce qu'il avait de plus cher et s'il avait craint parfois de ne plus jamais vivre une telle expérience il savait à présent que rien ni personne ne pourrait jamais lui enlever ça. Ils étaient beaux tous ensemble dans la lumière des projecteurs, face à cette foule électrisée, guidés par leurs cris et leurs acclamations, la musique battant à leurs tempes. Louis sentait les basses faire vibrer chaque parcelle de son corps et ses mains tremblaient d'excitation. Il se sentait vivre, sans addiction, sans came, avec ce seul besoin des notes qui s'enchaînaient à en devenir presque fou. Lorsqu'ils jouèrent le rappel, Louis sentit ses membres se relâcher imperceptiblement et il se dit qu'il en avait eu assez. La fatigue l'envahit et l'espace d'un instant il eut peur de ne pas pouvoir tenir la cadence. Mais il puisa dans ses dernières ressources termina le concert aux côtés de ses amis. Les applaudissements bourdonnaient à ses oreilles et ils ne le lâchèrent pas jusqu'à ce qu'il s'enferme dans sa loge. Il s'écroula presque sur une chaise encombrée de ses vêtements de la journée. Il n'en pouvait plus, mais ça avait été encore si jouissif. La porte s'ouvrit à la volée et Harry se jeta dans ses bras. Il en eut le souffle coupé et rit dans son cou en agrippant ses épaules.
"Doucement, je suis cassé...
- Excuse-moi, mais j'avais tellement besoin de te sentir contre moi. C'était tellement bien.
- Harry... Et si Aaron rentre ?"
Harry s'écarta de lui et le regarda d'un air partagé. Il ne savait pas quoi penser.
"Il vaudrait peut-être mieux qu'on garde nos distances.
- Tu plaisantes j'espère ?
- Arrête j'ai pas la force de me disputer avec toi ce soir.
- Qui te parle de dispute ? Tu pourrais juste être honnête avec toi même pour commencer non ? Et reconnaître que tu ressens la même chose que moi.
- C'est vraiment le moment d'en parler là ?
- Et pourquoi pas ? On est jamais tranquilles, et la dernière fois que ça nous est arrivé, on a b...
- Tais-toi !
- Mais quoi c'est vrai non ?
- Ferme-la, Harry, sérieusement.
- Quoi tu voudrais pas qu'on nous entende ? Ça te ferait peut-être pas de mal pourtant ! Ça t'aiderait peut-être à te rendre à l'évidence.
- Mais j'ai pas besoin de me rendre compte de quoi que ce soit, espèce de con, je sais très bien où j'en suis.
- Oh vraiment ?"
Louis était fatigué, ce n'était vraiment pas le moment. Pourquoi fallait-il qu'il gâche toujours tout ? Tout allait pourtant bien quelques secondes auparavant. A quoi s'était-il attendu ? Il lui semblait avoir été clair, il n'avait jamais eu l'intention de quitter Aaron une seule seconde. Ce qui s'était passé la veille était une erreur, certes une erreur très agréable, mais une erreur qui ne se reproduirait jamais, point. Pendant une seconde il se dit que même s'ils avaient voulu construire quelque chose ensemble, ils n'auraient pas pu se supporter. Il avait l'impression qu'à chaque fois qu'ils étaient en contact, une dispute éclatait. Et l'espace d'un instant, il pensa à dire tout ça à Harry, à lui ouvrir les yeux sur ce qu'ils étaient, mais il était si fatigué. Il repoussa la main de son ami toujours posée sur son bras et se rassit, prostré.
"Tu sais quoi ? J'en ai marre de tout ça. Tu fais comme si je n'existais pas, puis tu me donne quelque chose de totalement fou, pour me l'arracher à la première occasion. C'est quoi ton problème exactement ?
- Je sais pas Harry. Je suis désolé.
- Ouais, bah visiblement pas assez."
Louis entendit la porte de la loge claquer et sa gorge se serra instantanément. Il sentit les larmes lui monter aux yeux et se maudit d'être aussi lunatique. Il aurait aimé retrouver ce sentiment d'apaisement qu'il avait ressenti sur scène, se sentir à nouveau détacher de tout, tranquille. Quand la porte s'ouvrit de nouveau il releva la tête subitement, mais en voyant Aaron franchir l'embrasure, il ne put combattre la déception qui l'envahit. Ce n'était pas Harry, non Louis, qu'est-ce que tu t'imaginais ? Quelque chose ne tournait clairement pas rond chez lui.
"Louis, ça va ?
- Oui, oui, ça va aller.
- J'espère, parce qu'on doit y aller là. Tu te changes ? T'as transpiré, tu devrais.
- Mais de quoi tu parles ?
- Dylan nous attend chez lui, la soirée est à peine entamée !
- Aaron, je suis crevé...
- Oh allez fait pas chier Louis.
- Mais !
- T'es jamais d'accord avec ce que je te propose, il faut toujours faire tes trucs mais quand je te propose quoi que ce soit, t'es crevé, t'es malade, t'es pas là, t'as toujours une bonne excuse.
- Mais de quoi tu parles enfin ? Tu te rends compte du nombre de soirées que j'ai refusé pour sortir avec toi, voir tes amis, aller dîner, aller au cinéma ? Pour être avec toi !
- Bah vas-y t'as qu'à dire que c'est un sacrifice aussi !
- Quoi ?! Oui c'est des sacrifices, Aaron, moi aussi j'avais une vie avant la clinique, et...
- Ouais ouais, on sait, ta vie vaut mieux que celle des autres, tu es le grand Louis Tomlinson, tout le monde t'adore, c'est super. Mais justement, parlons-en de la clinique, on partageait tout là-bas. T'avais vraiment besoin de moi et ça te convenait très bien. Mais bien sûr, maintenant que tes problèmes sont réglés, je compte plus comme avant pour toi... Je commence même à regretter de ne pas être resté là-bas.
- Qu'est-ce que tu racontes ? Tu réalises ce que tu dis ? Tu peux pas dire que c'était mieux d'être enfermés là-bas. Ne pense pas comme ça, on a juste besoin de temps. On doit apprendre à trouver nos marques dehors, c'est tout.
- Je sais pas si j'ai tant de temps à te donner.
- Alors si c'est le cas, qu'est-ce que tu fais encore là ?
- Attends, Louis, c'est pas ce que je voulais dire, j'ai l'impression que tu t'emballes là.
- Pas du tout, j'essaie juste te comprendre ce que tu tentes de me dire.
- Je veux juste que tu comprennes à quel point c'est dur de t'atteindre parfois.
- Tu sais quoi ? J'ai l'impression que quoi que je fasse, tu ne seras pas satisfait. Je ne suis pas une petite chose que tu peux ranger au fond de ta poche et sortir quand tu en as envie. À la clinique j'étais peut-être fragile, mais je pensais que tu avais compris qui j'étais. Je veux bien faire des sacrifices pour toi, la question n'est pas là, mais tu comptes ouvrir les yeux un jour ? Tu penses réaliser ce que je fais pour toi où tu n'en a vraiment rien à faire ?
- Ce que TU fais ? Mais on se voit jamais !
- Recommence pas avec ça, je viens d'essayer de te prouver le contraire. Maintenant si t'es pas assez intelligent pour en prendre conscience, je ne vois pas quoi faire.
- T'es en train de me traiter de con purement et simplement ou je rêve ?
- C'était pas le message, mais si c'est tout ce que tu retiens... J'essaie de te faire comprendre ce que je ressens, mais on dirait que t'es totalement fermé à toutes critiques.
- Va te faire mettre Louis.
- Élégant.
- Puisque je suis fermé, on va dire que je vais être tout à fait con et que je vais te laisser là, t'auras qu'à réfléchir à cette conversation totalement désastreuse.
- Je te préviens tout de suite, si tu quittes cette pièce maintenant, c'est terminé.
- J'aurais jamais cru que t'étais ce genre de personne, butée et incapable d'accepter un avis différent du tiens.
- Je t'emmerde. Tu sais quoi, tire-toi, tu me faciliteras les choses.
- C'est ça ta façon de rompre avec moi alors ?
- On dirait bien.
- T'es vraiment pitoyable.
- C'est ça. Casse-toi maintenant, et ne t'avise pas de te pointer à l'hôtel, la sécurité connait ta tronche et crois-moi, tu risques de passer un sale quart d'heure.
- Ouuh des menaces."
La main de Louis claqua. Le temps resta suspendu quelques secondes, avant qu'Aaron ne tourne les talons et sorte sans un bruit. Louis se laissa glisser sur le sol. Malgré tout ce qu'il lui avait dit, malgré la violence de ses propos et sa radicalité, Louis était en colère contre lui-même. Tout au long de la discussion il avait pensé mille fois lui dire qu'il l'aimait, qu'il le détestait d'agir ainsi, parce qu'une part de lui même désirait juste que tout s'arrange pour pouvoir se blottir contre lui. S'il avait dit toutes ces choses, c'était simplement pour se protéger et parce que la culpabilité le rongeait de l'intérieur. Non seulement il avait passé la nuit dans les bras de quelqu'un d'autre, de Harry, mais en plus il avait aimé ça. Aaron ne méritait pas ça, et il pensait qu'inconsciemment, il avait saisi l'occasion d'en finir. Il avait cru pouvoir gérer cette situation mais seulement quelques minutes lui avaient suffit pour réaliser qu'il n'était pas fait pour la trahison. Ça demandait une carrure, des épaules, un sang-froid qu'il n'avait jamais eu. Un instant, il pensa se ruer à sa suite, et s'excuser, lui demander pardon et l'embrasser en pleurant. Puis il pensa à l'alcool. Il savait que le minibar de sa chambre était rempli de ces petites bouteilles dont il s'était souvent délecté et qui ce soir semblaient lui faire de l'œil. La tentation était incroyable, elle lui retournait les entrailles. C'était si simple et une part de lui avait la profonde conviction que ça l'aiderait à faire face à cette nouvelle vague qui menaçait de l'engloutir. C'était juste histoire de garder la tête hors de l'eau, encore un peu. Quitte à sombrer dans quelques semaines, quitte à tout recommencer à zéro. Une goutte de délivrance, juste pour un instant d'ivresse, cette sensation qui lui paraissait maintenant si enivrante. Juste une seconde de répit, après il arrêterait... Il éclata en sanglots.
"Louis ?"
Il n'avait pas entendu Zayn entrer. Il ne savait même pas depuis combien de temps il pleurait, assis par terre dans un coin de sa loge, comme un enfant puni. Il essuya ses joues d'un geste fébrile.
"C'est rien, ça va.
- Bien sûr, ça a l'air.
- T'inquiètes pas, retourne avec les autres. Je vais rentrer et... aller dormir.
- Eh, Louis, j'ai déjà été con une fois, je vais pas recommencer.
- De quoi tu parles ?...
- Prends pas cet air innocent. Allez viens, je te ramène. Prends tes affaires."
Louis ne résista pas plus longtemps et se laissa entraîner par son ami. C'était peut-être mieux ainsi. Il n'en était pas sûr mais n'était plus sûr de rien. Zayn l'entraîna dans une pièce d'où s'échappaient des éclats de rires.
"Je rentre, je ramène Louis."
Parmi tous les visages qui se tournèrent vers eux, Louis distingua celui de Harry. Malgré ses airs renfrognés, un éclair de panique passa sur ses traits.
"Tout va bien ?
- Ça a l'air Harry ?
- Je viens avec vous si tu veux.
- Non ça va aller, je pense que Louis a juste besoin d'être un peu tranquille et j'ai pas l'impression qu'il la trouvera avec toi non plus.
- Et avec toi oui peut-être ?
- Baisse d'un ton, je le ramène, point. Amusez-vous, tout va bien ok ?"
Il referma doucement la porte et passa son bras autour des épaules de Louis. Arrivés à l'hôtel, il défit son lit et le déshabilla.
"Couche-toi, je reviens"
Le ton était presque dur et Louis ne broncha pas de peur de s'attirer les foudres de Zayn. Ce dernier n'était pas aisément porté à l'énervement, mais quand le ton montait, mieux valait l'avoir de son côté. Il se sentait honteux, convaincu que Zayn l'avait percé à jour, avait lu en lui ses envies malhonnêtes. Il se glissa sous les draps et resta immobile en attendant de voir ce qui allait lui tomber dessus. Zayn revient avec un verre plein et un instant, Louis ne comprit pas et ne put réprimer un frisson d'excitation.
"T'emballes pas, c'est de la flotte.
- Oui, et alors, c'est mieux pour moi non ? Ahah tu croyais quand même pas que..."
Le regard de Zayn le fit se taire sur le champ.
"Me prends pas pour un con Louis, tu sais que ça m'énerve.
- Je...
- Bois ça."
Louis s'exécuta en silence. Ses mains tremblaient à nouveau, mais ce n'était pas d'excitation cette fois et il eut toutes les peines du monde à le cacher à son ami.
"On est censé faire quoi quand c'est comme ça ? Parce que te donner de l'eau c'est bien gentil, mais je suis pas certain que ce soit un antidote imparable.
- Normalement si ça m'arrive j'ai des trucs à prendre, du genre calmants et anxiolytiques.
- Et ils sont où ces cachets ?
- À Londres...
- Ah bah bravo ! Ils sont super utiles là-bas !
- J'avais pas prévu de rompre avec mon mec si tu veux tout savoir.
- Ah."
Il eut l'air soudain très gêné. Il tira une chaise près du lit et s'assit en silence. Il cherchait la meilleure formule à dire dans ces circonstances mais sa légendaire répartie semblait en avoir pris un coup. Il avait l'air profondément désolé mais fut incapable de dire quoi que ce soit. Le silence régna dans la pièce pendant plusieurs minutes.
"Je... Pourquoi ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
- On s'est disputés.
- C'est tout ?
- Ça a suffi. C'est allé un peu loin.
- Oh... Je suis désolé Louis, sincèrement.
- C'est pas grave. Enfin... Je me comprends.
- Louis ?
- Oui ?
- On est censé faire quoi maintenant ? Je vais pas te laisser comme ça.
- Tu... tu veux bien rester avec moi ce soir ?
- Tu veux que je dorme ici ? Et Aaron ?
- Il ne rentrera plus."
Zayn hocha la tête. Très bien Louis, je vais rester avec toi. Tout plutôt que de te laisser retomber la dedans. Je resterai ce soir et tous les autres soirs s'il le fallait. Je ferai tout pour tu ailles encore bien, je te le jure. Zayn se coucha aux côtés de son ami qui soupira. Quelques secondes plus tard, sa respiration s'était calmée et Zayn était sûr qu'il dormait. Tant mieux. Il avait besoin de repos. Ils avaient tous besoin de repos. Les mains croisées derrière la tête, le jeune homme ne trouvait pourtant pas le sommeil. Quelque chose n'allait plus au sein du groupe. Et si Zayn n'avait pas tellement à se creuser la tête sur le pourquoi, il se demandait seulement comment Louis et Harry en étaient arrivés là.
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